Ah le CP et l’apprentissage de la lecture, Puce est en plein dedans. Mais est-ce-que vous connaissez les trois méthodes les plus connues et celle utilisée par les enseignants à l’heure actuelle ?

Il existe trois méthodes « connues » d’apprentissage de la lecture :

– La méthode syllabique (couramment utilisée combinée avec la méthode globale, un mix des deux) : c’est celle-ci qui est utilisée en CP. L’enfant apprend d’abord le code : c’est-à-dire les lettres et leur combinaison, les syllabes, qui crée des sons. C’est la méthode du « b-a, b-a ». Et ainsi, il peut déchiffrer un mot et ensuite une phrase complète.

– La méthode globale qui n’est plus utilisée. L’enfant apprend à lire en photographiant et en apprenant des mots dans leur ensemble, mais sans apprendre le code. Le ministre de l’éducation nationale en avril denier, préconise de laisser tomber cette méthode dans un entretien au Parisien : « Ce sujet ne relève pas de l’opinion, mais de faits démontrés par la recherche. C’est très clair, et j’aimerais vraiment que ce débat soit une fois pour toutes derrière nous« . Il justifie cela à la lumière des dernières recherches en neurosciences. Selon lui, une pédagogie doit être explicite.

– La méthode mixte qui se pratique énormément. Il s’agit d’une méthode combinatoire entre déchiffrage des syllabes et compréhension d’un texte d’un album. (celle la plus couramment utilisée, une syllabique améliorée).

La méthode mixte « Pilotis » :

L’enseignante de ma fille utilise le livre couplé au livret « Pilotis » de chez Hachette éducation.

En début d’année, l’enseignante de Puce a introduit la lecture avec la méthode des alphas (j’en parle ici). Puce avait déjà vu cette méthode en maternelle mais très peu. Elle se base sur l’histoire des alphas (un film). Une sorcière les traque et si elle les attrape, on ne pourra plus jamais lire de livres. Les alphas sont des personnages qui se cachent dans les livres. Ça rend la lecture plus amusante. Cela fait partie d’un apprentissage de la lecture, pour moi, par le jeu. Au lieu de dire la lettre O, c’est Monsieur O; le Nez c’est le N…

Le travail des alphas s’est effectué sur fiches. Puis, assez rapidement j’ai trouvé, avec des courses de syllabes à réaliser le soir. Cela a mis Puce un peu en difficulté. Passée cette période alpha (flash éclair en 15 jours, trois semaines), Puce a commencé la méthode du manuel Pilotis.

La méthode se divise en 5 périodes. Actuellement, elle a presque terminé la première période. Il s’agit des phonèmes : a, i, o, s, u, e, l, r et ch associés à des mots outils et des mots repères. Par exemple pour l’étude du son « a », sur la page de gauche l’enfant découvre toutes les graphies du son et l’associe à des mots illustrés par leur image. On peut lire sur cette page : girafe, rat, avion, canard… avec l’image de la girafe, du rat, de l’avion, du canard, associée au mot. La page de droite propose les différentes graphies du son en minuscule et en majuscule, pour finir sur un jeu de syllabes en images, ou par une lecture de syllabes. Puce travaille en parallèle avec le livret et 5 albums jeunesse pour mettre en pratique la lecture.

La période 1 correspond à la lecture entendue, où le travail sur le son est primordial avec l’association des mots à leur image.

Chaque soir, lors des devoirs, Puce doit apprendre un phrase par cœur, l’écrire et l’illustrer. Vous avez l’exemple en début d’article. Elle travaille sur l’association son, mot, image. J’ai l’impression qu’elle aime surtout illustrer la phrase. Au début de l’année, ils ont commencé par illustrer un mot simple comme « rat ».

Les difficultés rencontrées :

Il arrive parfois que les élèves devinent les mots sans savoir les déchiffrer. Puce essaie souvent de retenir les mots ou de deviner par les premières lettres de quel mot il s’agit sans le lire.  Ou de quel son lorsqu’elle doit lire des sons. Je pense que cela ce fera plus naturellement, espérons, au fur et à mesure de l’avancement dans cette méthode.

Toutes les graphies d’un son sur les pages de droite portent à confusion. Puce confond maintenant certaines graphies de B et d et de L et i. Parfois elle différencie mal ces lettres entre elles. L’autre jour, elle m’a demandé comment on peut identifier le b du d (entre les minuscules, les majuscules).

Sinon pour le moment, je ne vois pas d’autres points négatifs à cette méthode. Nous avons commencé une lecture de la collection «  Sami et Julie » et Puce se débrouille plutôt pas mal. Elle fait des progrès.

Tout commence à la maternelle:

En GS, Puce a appris les lettres, à écrire les chiffres et les lettres et à reconnaitre des mots dans une grille (les discriminer dans une grille). L’enseignante lui proposait des fiches de graphisme. Il s’agissait de reproduire le même dessin sur la ligne sans dépasser. Je me souviens de ces lignes de lettres quand j’étais en primaire, je n’aimais pas cela. Malgré tout quel ennui de tracer des lignes de boucles, alors qu’on pourrait tracer des contours de formes (l’exercice des formes à dessin pour apprendre à tenir le crayon de la pédagogie Montessori par exemple).

Les pédagogies alternatives mettent en avant qu’il est nécessaire de travailler la main et les sons avant d’entrer dans la lecture. En maternelle, Puce a beaucoup travaillé sur des fiches de graphisme et la reconnaissance des sons en début de mots. La pédagogie Montessori propose des ateliers autour de sons comme la boite à sons et autour du travail de préparation de  la main avec les formes et les contours.

L’année dernière, puce s’amusait à me demander comment s’écrit tel ou tel mot, je lui dictais. Elle découpait ensuite les mots pour les assembler dans une phrase sur son cahier. Ce genre de jeu avec les mots est typique des pédagogies nouvelles qui rendent les apprentissages plus vivants et la lecture moins figée. On part du plaisir de l’enfant et de son intérêt. Car quel plaisir de jouer avec les lettres, découper, coller, tracer des lettres dans le sable…

Le meilleur moyen d’introduire la lecture à son enfant est aussi de lui lire des histoires chaque soir par exemple avant le coucher. L’enfant enrichit son vocabulaire et on peut lui poser des questions sur l’histoire ou la raconter autrement pour susciter sa mémoire et son imagination.

Ce que je propose pour rendre ces apprentissages plus vivants:

• Jouer avec les lettres et les mots en les découpant et en les assemblant.
• Ecouter l’enfant quand il demande comment s’écrit tel ou tel mot.
•  Essayer de reconnaitre certains panneaux dans la rue et comprendre ce qu’il signifie.
•  Déchiffrer le nom de ses biscuits préférés sur la boite.
• Tracer des lettres dans de la farine.
•  Utiliser les lettres rugueuses de la pédagogie Montessori et essayer de trouver dans la maison des objets qui commence par le son a, B, C…. « Qu’est-ce-qui commence par le son bbbbb? » et les mettre dans un panier.

Je vous renvoie à ce livre et à cet article riche d’idées plus « fun » pour apprendre à écrire et à lire de façons moins statique: ici.

Je vous renvoie à un livre des éditions Eyrolles

Bonne lecture !